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LE VOYAGE FATIDIQUE

Titre Original LE VOYAGE FATIDIQUE
Titre traduit
Réalisateur
Distribution
Production
Année 1996
Format
Durée 0
Langue
Musique
Distinction
Interprètes Avec la voix de Sami Frey
Résumé Adversaire du nazisme et exilé à Paris depuis 1934, Döblin estime que sa famille et lui ne sont plus en sécurité dans la France de Pétain. Le 7 juin 1940, il quitte Paris pour Marseille, puis Lisbonne. C'est le début de l'exil. "Extrait article libération" ARTE, 21h40. THEMA. «Portrait d'Alfred Döblin». Alfred Döblin: «J'appartiens à la nation des enfants et des fous». Commenter Par DEVARRIEUX CLAIRE «C'était un tenant du modernisme, un narrateur du monde, un révolutionnaire en matière de langage, un mystique», est-il résumé dans Alfred Döblin, portrait, documentaire de Peter de Leuw et de Wilfried F. Schoeller. Döblin, né en 1878, mort en 1957, «est peut-être le plus méconnu de tous les grands écrivains allemands de ce siècle». On le disait déjà en Allemagne il y a vingt-cinq ans, cela vaut a fortiori chez nous. Grâce à l'adaptation en quatorze épisodes réalisée par Fassbinder à la fin des années 70, on le connaît surtout pour Berlin Alexanderplatz, le livre qui a fait sa gloire en 1929. Arte diffuse ce soir Sur le pavé de Berlin, la première adaptation, signée par Phil Jutzi en 1931, avec Heinrich George dans le rôle de Biberkopf, l'ancien détenu qui veut devenir honnête. Bernhard Minetti est Reinhold, la crapule. Soixante ans plus tard, il recommande le film pour les scènes tournées dans les rues de Berlin-Est à présent disparues. En France, les textes autobiographiques de Döblin ne sont pas traduits. D'où l'intérêt du portrait et du Voyage fatidique (reportage historique sur l'exode Paris-Marseille en juin et juillet 1940) diffusé en fin de parcours. On n'entend pas la voix de l'auteur, mais celle de Sami Frey. Sourde, intense, au bord du murmure, elle intervient comme en aparté, en contrepoint d'un commentaire plus ou moins ânonné. «Cet homme vif, d'assez petite taille, aux yeux si gris derrière un pince-nez doré. La mâchoire inférieure très rentrée, un sourire découvrant les dents du haut, un visage allongé et mince, sans couleur, taillé à la serpe»: Alfred Döblin le Berlinois par lui-même. Médecin, il a été interne en psychiatrie. «Si on me demande à quelle nation j'appartiens, je répondrai toujours: Ni à la nation allemande ni à la nation juive, mais à celle des enfants et des fous.» A 33 ans, il ouvre son cabinet. Il soigne des ouvriers, des petits employés: «C'était une existence plus concrète, plus active que dans les asiles.» Il se marie, a quatre fils. Il est aussi le co-fondateur de la revue expressionniste der Sturm. De la guerre, il revient radical-socialiste, se lance dans des épopées, écrit «en coup de vent», dans les trains, les escaliers, sur ses ordonnances. Erica, la fille de Thomas Mann (document d'archives), insiste sur la sympathie de ce dernier pour Döblin, si drôle, si intelligent. L'écrivain Günter Grass explique la justesse de ses prémonitions, la nouveauté de ses techniques narratives. Klaus Döblin se souvient d'un père très présent, qui demandait juste qu'on ne fasse pas trop de bruit pendant les séances d'hypnose, d'un père normal dont il ignore longtemps la célébrité, d'un père antinazi à qui un ami policier dit de partir, car il figure sur la prochaine liste d'arrestations. Le 28 février 1933, c'est l'exil: «Les impressions et le profit qu'on en retire se résument à ceci: être réduit en miettes.» A Paris, Döblin poursuit ses projets d'écriture titanesques. Comme il aimerait les Parisiens, «s'ils parlaient allemand». En 1939, il est engagé dans la propagande antinazie, au ministère de l'information. Le 10 juin 1940, évacué avec son service, il entame le «voyage fatidique» à travers la France. En septembre, les Döblin sont à Hollywood. Le Berlinois ne s'habitue pas à la MGM, pour laquelle il est censé travailler, ni à ces villes sans piétons. L'émigré, converti au catholicisme, est isolé au sein de la communauté allemande, qui lui fête quand même son soixante-cinquième anniversaire, ainsi que le raconte un témoin. Le pire est à venir. Rentré en Allemagne en 1945, Döblin subit pendant sept ans l'indifférence générale, et repart: «Dans ce pays qui m'a vu naître, ainsi que mes parents, je crois ne pas avoir de place.» Sa tombe est à Housseras (Vosges), où il repose aux côtés de son fils Wolfgang, engagé dans l'armée française, qui s'est suicidé le 21 juin 1940 récit bouleversant de Klaus Döblin , pour échapper aux Allemands. «Fuir, encore et toujours, quel sort indigne, quelle infamie», écrit Döblin. Le second documentaire de la soirée a tendance à quitter les traces de l'écrivain pour assener quelques leçons d'histoire contemporaine: «Au-dessus de Vichy, il y a une chape de plomb. Une conjuration du silence (...), un manteau de tabous. On s'obstine à ne pas vouloir connaître la vérité.» Images actuelles de curistes âgés: «Qu'en est-il des vérités occultées, refoulées derrière les paupières? Que savent-ils de ce temps-là? Dans quelle mesure étaient-ils impliqués? Quels secrets gardent-ils dans les oubliettes de la mémoire?» Ce n'est pas inintéressant, mais ce n'est plus du Döblin. Communauté - Allemagne - identité - antisémitisme - néo-nazisme.
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