films

LE MIEL AMER

Titre Original LE MIEL AMER
Titre traduit
Réalisateur FRYDLAND
Maurice
Distribution
Production Antenne 2
Année 1993
Format VHS , Digit.
Durée 90'
Langue Fr.
Musique
Distinction
Interprètes Gilles Segal, Jean Lescot
Résumé Dans les années 60, le quartier du Marais connaît une atmosphère particulière. Des gens dans la rue, des juifs, s'affairent vers la synagogue pour fêter le jour de Pâques, "Païsser", comme ils disent. Comme tous les ans pour Pâques, après l'office, Elie Golgberg, dit "Zeïde", doit se rendre chez son fils Maurice pour y manger en famille les spécialités qu'exige un jour de fête. A cette occasion, on doit lui présenter le futur époux de la fille de Maurice...Mais comme tous les ans à Pâques, Zeïde doit d'abord accomplir sa mission: se rendre à la gare de Lyon pour y attendre le Messie. EN ATTENDANT LE MESSIE : LE MIEL AMER, UNE YIDDISH-COMEDIE Mardi 17 décembre 1991 Quand un vieux Juif du quartier du Marais, à Paris, découvre le Messie. A la gare de Lyon. PARIS : De notre correspondante particulière Une yiddish-comédie. Avec les assaisonnements d'usage: l'humour, cette élégance d'un désespoir qui refuse de désespérer, l'émotion pudique et fugace pour qu'elle demeure. Et par-dessus tout ça la tendresse. Ces ingrédients ont servi à un cuisinier, qui n'a pas son pareil pour brosser avec finesse les contours d'une société qu'il connait de si près qu'il peut s'en gausser parce qu'il l'aime, pour écrire une comédie qu'il a intitulée «Miel amer». Jean-Claude Grumberg, de «L'Atelier» à la récente «Ligne de démarcation», a montré comment il connaissait par coeur - ce qui signifie ici par le coeur - les Juifs d'Europe centrale émigrés à Paris. Et pour cause, il fait partie de la deuxième génération totalement intégrée. Pour ne pas dire «assimilée». Et cette fois, lui, le Juif-athée, s'est lancé avec allégresse dans une comédie où le Messie, soi-même, tient la place centrale. Il l'avait écrite il y a une trentaine d'années et l'a ressortie de ses tiroirs. Maurice Frydland, autre Juif incroyant, s'en est régalé et l'a mis en scène avec, on le sent, une jubilation certaine. Les comédiens ont mis autant d'ardeur que l'auteur et le réalisateur. On sent leur complicité, leurs fous-rires intérieurs, pour cacher soigneusement la larme qui leur vient à l'oeil. C'est aussi vrai pour l'impayable trio de vieux Juifs qui joue les choryphées, formé d'Ivry Gitlis, de Francis Lemarque et de Marcel Bluwal que pour les deux héros de l'histoire: Gilles Segal, le grand-père et Gérard Desarthe, le Messie. Sans compter l'époustouflant Joseph Poli, qui joue le bistrotier goy avec un naturel confondant. Ça se passe donc dans les années soixante, dans le quartier du Marais, à Paris. Un quartier qui n'était pas encore envahi, comme maintenant, par la fringue chic mais qui était, entre place des Vosges et rue des Rosiers le lieu de rassemblement de la diaspora askhenaze. C'est là qu'habite la famille Goldenberg. Deux générations: celle de Zeide, le grand-père et de Maurice, le fils. Zeide parle toujours yiddish. Maurice ne prise guère ces écarts de langage, qui peuvent nuire à sa réputation de commerçant prospère. Et surtout à l'avenir de sa fille qu'il veut marier avec un fils de famille, juive certes, mais aussi loin de la Pologne ou de la Lituanie des ancêtres que lui-même. Le fiancé est du genre «intellichiant» et ne plait pas vraiment au vieux Zeide. D'ailleurs, peu lui importe ces présentations matrimoniales, en ce jour de la Pâque. Zeide a une tradition: chaque année, ce jour-là, il va à la gare de Lyon. Pourquoi? Mais pour attendre le Messie, pardi. On se doute comment est considéré Zeide: un vieux fou. On dit «michigué» en yiddisch. Pourtant, ce matin-là, parce que dans sa précipitation à se rendre sur le quai de la gare, il a heurté un chariot de bagages, Zeide va trouver le Messie. Dans le délire qui suit le choc, emporté par son rêve, il va emmener le Messie chez son fils. Et le Messie, séduit par sa petite fille l'enlèvera au sinistre fiancé. Les rêves ne durent que l'espace d'un instant. Et en reprenant ses esprits, Zeide trouvera à ses côtés, tout simplement, un clochard. Ce clochard-là est particulier: il est Juif et de surcroît ancien déporté. Hors deux des fils du grand-père ne sont pas revenus des camps de concentration. Le voyage rituel et annuel, à la recherche du Messie, ne s'est-il pas peu à peu confondu, dans l'esprit du vieillard, avec l'attente de l'impossible retour de ses fils? De là à confondre le rescapé avec le Messie, il n'y a qu'un pas qu'il veut confusément franchir. Zeide ne veut plus lâcher son Messie-clochard. Il l'emmènera chez son fils d'où ils se feront chasser comme des malpropres. Puis dans son appartement de la rue des Rosiers où il apprendra que le père de son protégé attendait, lui aussi, le Messie. Dans l'enfer d'Auschwitz. Le quartier du Marais va vibrer de la rumeur: le Messie est là, chez Zeide. C'est là que malicieusement Grumberg montre que l'attente cent fois millénaire est devenue un mythe que peu de Juifs prennent au pied de la lettre. Et comme tout cela est raconté avec une joie évidente, on pardonnera facilement quelques lourdeurs de mise en scène. JACQUELINE BEAULIEU LE SOIR «Le Miel amer»: FR 3, 20 h 45 .communauté - mémoire - humour - tradition.
Diffusion
Lien film public
Lien VOD membres Login
Droit 0
Festival
Genre Fiction
Auteur du Commentaire
Commentaire d'Imaj

Contactez-nous par mail à info@imaj.be ou par téléphone au 02 344 86 69 pour connaître la disponibilité de ce film.